La Banque centrale européenne (BCE) a modifié son approche de la politique monétaire à partir du 18 septembre 2024 en raison d’évolutions structurelles dans l’économie et les marchés financiers. Ce changement s’inscrit dans un contexte de normalisation après une longue période de politique monétaire non conventionnelle mise en place suite à la crise financière de 2008.
Au cœur de ce nouveau cadre, la BCE a réorienté son pilotage autour du taux de dépôt comme principal indicateur de sa politique monétaire, remplaçant ainsi le taux de refinancement historique. Cette révision a été motivée par le fait que le système bancaire européen est désormais dans une situation de surliquidité, où les banques cherchent davantage à placer leurs excédents de liquidités qu’à emprunter des fonds auprès de la BCE. Cette situation a conduit à une refonte du cadre opérationnel, où le taux de dépôt joue désormais un rôle central pour guider les conditions monétaires.
En pratique, l’écart entre le taux des opérations principales de refinancement et celui de la facilité de dépôt a été réduit à 15 points de base, ce qui vise à stabiliser davantage les marchés interbancaires. Ce changement, bien que technique, reflète une adaptation profonde de la BCE face à une nouvelle réalité économique où l’injection massive de liquidités a redéfini les priorités du système bancaire.
Ce changement s’accompagne également d’une baisse des taux d’intérêt pour alléger les tensions sur la croissance économique et soutenir l’activité dans un contexte de faible croissance au sein de la zone euro.