La dette de la France est perçue comme plus risquée que celle de l’Espagne pour plusieurs raisons économiques et structurelles :
- Niveau de dette élevé : la dette publique de la France est plus élevée que celle de l’Espagne en proportion de son PIB. En 2024, la dette publique française dépasse 110 % du PIB, tandis que celle de l’Espagne se situe autour de 110 % également, mais la dynamique de réduction de la dette est plus prononcée en Espagne. Cette différence dans le ratio dette/PIB pousse les investisseurs à considérer la dette française comme plus risquée.
- Déficits budgétaires persistants : la France a un historique de déficits budgétaires structurels importants, alors que l’Espagne a entrepris des réformes après la crise financière de 2008 pour maîtriser ses déficits. En 2024, la France continue d’afficher un déficit public supérieur à celui de l’Espagne, accentuant les inquiétudes concernant sa capacité à stabiliser sa dette à moyen terme.
- Manque de réformes structurelles : bien que la France ait entamé certaines réformes économiques, comme celle des retraites, le rythme de ces réformes est perçu comme plus lent et moins décisif que celui de l’Espagne. L’Espagne, après la crise de 2008, a pris des mesures plus strictes pour réformer son marché du travail et renforcer sa compétitivité, ce qui a amélioré sa situation économique et réduit les risques perçus par les investisseurs.
- Croissance économique plus faible : la France a une croissance économique relativement plus modeste que celle de l’Espagne. En 2024, l’économie espagnole a bénéficié d’une reprise plus forte grâce à un secteur touristique robuste et des réformes structurelles, tandis que la croissance française reste freinée par des rigidités sur le marché du travail et des charges sociales élevées. Une croissance plus faible peut rendre plus difficile la gestion et le remboursement de la dette.
- Contexte géopolitique et social : la France a connu des mouvements sociaux fréquents ces dernières années, notamment contre les réformes des retraites et d’autres réformes économiques. Ces tensions internes créent de l’incertitude pour les investisseurs, qui peuvent voir un risque politique accru en France, comparé à l’Espagne.
En somme, bien que les deux pays aient des niveaux de dette relativement similaires, la perception du risque est influencée par la dynamique des déficits, la volonté réformiste, et la capacité à stimuler la croissance économique. Ces facteurs combinés rendent la dette française plus risquée aux yeux des investisseurs que celle de l’Espagne.